Un partage de nos attaches, sensibilités et imaginaires de la mer

DIALOGUE

Alma : Moi c’est les goélands quoi… D’abord parce que c’est le son. Tu vois au Havre, même si c’est la ville dans la mer, j’ai les goélands. Et tu vois, là, à Caen, je suis triste, je les entends pas.

Hanna : Alors moi quand je vais me baigner je me fais bousculer par les poissons. Mais ça me rassure de voir qu’il y a des poissons. Ils me heurtent, ils nous sautent dessus. 

Natasha : Quels poissons ? Des maquereaux ? 

Hanna : Non, c’est pas ceux-là. C’est des mulets. Et tu vois, même à marée haute ils sont au bord de l’eau. Tu marches et ils te heurtent. Mais ce que j’aime par dessus tout c’est croiser un phoque. Sur ma côte y en a quelques uns. Pour moi, voir un phoque, c’est comme voir un cerf en forêt. C’est le même rapport. 

Clothilde : C’est un rapport au sauvage ? 

Hanna : Ouais. C’est que la vie sauvage se présente à moi, sans que je l’aie provoqué. Ça me rassure. 

Natasha : Et puis ce qui est incroyable, c’est que le phoque il va se rapprocher de toi… Il a un contact similaire à un chien qui est attaché à un homme. Il te regarde. Il fait du bruit pour que tu le regardes. Il y a un échange qui est assez puissant. 

Éléna : Alors moi c’est pas tellement les oiseaux, ni les gros mammifères. C’est vraiment plus tout ce qui est plus accessible. Tout ce que je peux toucher… Dans les mains… Tout ce qui est l’estran. Les moules, les coquillages, l’étoile de mer. Ça me fascine. (…). Tout ce qui est crabes, huîtres. (…) Les petites trouvailles qu’on a dans les trous d’eau. 

Les 11 et 12 Janvier 2022 les ateliers Sensitroph se sont tenus à Coqueville, sur le littoral normand. À travers différents formats d’activités (le programme est disponible sur le site), les participants (habitant.e.s et/ou personnes issues du milieu universitaire) ont pu partager et discuter de leur expérience du rivage, de leurs pratiques, de leurs attaches à la mer, au monde vivant marin, mais également de leurs craintes vis-à-vis des multiples pressions qui pèsent sur l’écosystème de la baie de Seine. Un objectif de cette rencontre était d’élaborer en commun des scénarios futurs de la baie, un parti pris fut celui de provoquer des imaginaires discursifs afin de faire émerger un large panel de scénarios laissant la place à l’inattendu et aux désirs de chacun.e.s. Différentes productions ont émergé de ces ateliers, elles seront progressivement mises en ligne.

Auteur du billet : Clara Chavanon

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